La composition typographique

Pourquoi a-t-il été nécessaire de remplir six casses de 8000 lettres (chaque tiroir contenant l’équivalent de trois pages de la B42)?
Tout simplement parce que Gutenberg a employé plusieurs compositeurs-typographes. Vu que l’on devait faire commencer les compositeurs en des endroits différents du livre, il existe des « points de télescopage » et le raccord est souvent apparent. Évidemment, le texte ne finissait jamais juste, puisqu’il était impossible de prévoir, au départ, qu’une copie se termine précisément au bas du verso du dernier feuillet d’un cahier de 20 pages.
Si l’ouvrier voyait, d’après sa copie, qu’il lui restait peu de texte à composer et beaucoup de place, il renonçait aux abréviations, écrivait les mots en toutes lettres et espaçait entre les mots autant.

Que la gothique «Texturu» le permettait.

Si, au contraire, il se trouvait face à beaucoup de texte et peu de place, il serrait au maximum pour éviter d’avoir à commencer un nouveau cahier, lequel serait demeuré aux trois quarts vide. Les abréviations alors employées compliquaient la lecture orale (faite le plus souvent dans des monastères ou des églises).

Ainsi, à la fin du vingt-cinquième cahier du premier volume de la B 42 (livre d’Esdras, chapitre trois), quand la liaison apparut très difficile avec le vingt-sixième cahier, le compositeur-typographe introduisit 209 abréviations dans une seule page, rendant le texte pratiquement illisible…

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