Le papier et l’encre

On retrouve (dans les pages de la B 42) les filigranes de trois papetiers différents! Le papier le plus utilisé fut celui appelé à « Tête de bœufs » (70%), suivi des filigranes « Grappe de raisin » (20%) et « Bœuf courant » (10%). Tous ces papiers (celui à « Tête de bœufs » étant le meilleur) sont très habilement répartis dans chaque cahier de 20 pages, afin de masquer les différences de qualité.

La production des moulins à papier d’Allemagne étant très insuffisante à l’époque, la marchandise fut importée presque exclusivement d’Italie du Nord (de la région de Caselle, près de Turin). Il peut être utile de rappeler que le papier était fabriqué uniquement avec du lin et du chanvre, le coton n’étant ajouté que très tardivement (XVIII siècle seulement).

L’encre utilisée

Vers 1450, les manuscrits étaient rédigés au moyen d’une encre noire, issue d’une longue macération de noix de galle du chêne et d’eau. Mais le produit obtenu, beaucoup trop liquide, devenait brun clair, et traversait le papier, en salissant le verso.
En revanche, lorsque l’on regarde attentivement les pages de la B 42, le contraste est évident: nous sommes en présence d’une encre parfaitement noire, brillante et sans bavures, qui n’a rien de comparable à celle des vieux manuscrits.

Gutenberg inventa alors une encre absolument différente, beaucoup plus épaisse et plus grasse. L’analyse montre (sans pouvoir évidemment en établir les proportions) que cette encre ressemble beaucoup à la composition de la peinture utilisée par les peintres de l’époque.

On y trouve du sodium, du silicium, du chlore, du potassium, du soufre et divers métaux (fer, cuivre, plomb), ce qui paraît correspondre aux ingrédients suivants: huile de lin, noix de galle, térébenthine, sulfate de cuivre, vitriol bleu et céruse (ou «blanc de plomb»).
La noix de galle et le vitriol bleu donnèrent un noir profond, du plus bel effet, tandis que l’emploi de la céruse met en évidence le fait que l’on cherchait déjà à accélérer le séchage de l’encre.

Bibliographie sommaire:

<GUTENBERG» Auteur: Guy Bechtel (Librairie Arthème Fayard –Paris, 1992)
2023 Jean Pelichet, 354, route des Dézarets, F-71470 La Chapelle-Thècle
Gutenberg et la Bible latine à 42 lignes


Similar Posts